La lettre feuillet 3
3/ sur nos champs de bataille, leurs maîtres d´école leur ont enseigné l´histoire de ce pays toujours français par le cœur
et eux aussi voudraient être grands pour aller aussi se battre.
Les moissons sont là dans les champs mais le courage manque pour travailler. Les hommes sont partis et le matin même on a aussi pris les chevaux et les vaches.
Personne ne se révolte on est prêts à faire plus encore. Tout n´appartient il pas à cette France dont le monde entier est jaloux,
à ce découragement du premier instant on veut réagir : femmes, vieillards, enfants sont là, on se mettra entre voisins,
on s´aidera et déjà les paysans se remettent aux durs labeurs mais plus de chants plus de gaieté et le soir venu on pleure en voyant les places vides.
Vous souvient-il mes fils quand à mon tour je suis partie ? Mon petit Dédé quel gros chagrin était le tien
Robert comprenait déjà mieux. C´était le 4 Août , Après plusieurs démarches je suis partie sur Rambucourt
et là, j´ai eu la chance de me trouver avec un ami de Papa le docteur Streff ; je n´étais plus si seule, nous avons monté
un hôpital de 100 lits Il a fallu réquisitionner tout, dans chaque maison, démonter les tables d´école et installer notre hôpital,
nous avions 800 kilos de matériels , des choses inutiles pas mal ; une seule chose nous manquait les médicaments et lorsque les blessés sont arrivés,
il a fallu courir à bicyclette jusqu´à Commercy pour se procurer teinture d´iode, permanganate et alcool mais à brûler
et cela en très petite quantité. Vous êtes venus me voir, vous avez passé 6 jours prés de moi.
Que j´ai été heureuse de vous avoir, Nous
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