La lettre feuillet 7
7/ -être n´aurais-je suivi que mon premier mouvement si l´un de nos blessés soulevant la tête de cet ennemi ne m´avait dit : «
allons Madame, il est maintenant désarmé et ce n´est plus qu´un blessé, et puis il va mourir. »
Je n´hésitais plus, j´ai fait boire l´ennemi et quand tous ces jeunes gens m´ont dit «
Merci Madame, vous êtes bonne », je me suis récriée « mes petits moi je fais mon devoir,
et devant lui j´ai même eu une hésitation, nous leur en voulant tant, mais vous mes enfants,
vous êtes admirables devant la souffrance, vous oubliez tout. Comme nous avons raison d´être fiers de vous » .
Oui, mes chéris, nos chers braves ce sont des vaillants , vous ne les avez pas vu, comme moi, si mal dans ces wagons à bestiaux
oû souvent la paille manquait, pauvres petits, je les avais vu partir si gais , quelques jours avant et les retrouver ainsi,les wagon étaient
encore tout garnis de fleurs et Paris via Berlin s´y lisait encore. Seulement la gaieté, les chants, les rires, avaient fait place
aux gémissements, aux plaintes et quelquefois un blessé suppliait un camarade mort de se reculer quand ce dernier ,
dans un mouvement encore d´espoir était parti en se cramponnant à lui.
Voyez vous mes chéris, là dans ces wagons,
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